Ο Δεκέμβρης του 1903

Κι αν για τον έρωτά μου δεν μπορώ να πω —
αν δεν μιλώ για τα μαλλιά σου, για τα χείλη, για τα μάτια·
όμως το πρόσωπό σου που κρατώ μες στην ψυχή μου,
ο ήχος της φωνής σου που κρατώ μες στο μυαλό μου,
οι μέρες του Σεπτέμβρη που ανατέλλουν στα όνειρά μου,
τες λέξεις και τες φράσεις μου πλάττουν και χρωματίζουν

let the memory live again

Σου χαμογελω και σε κοιτω στα ματια

Είναι κάποιες αγκαλιές που δεν μπορεί κανείς να τις αντικαταστήσει...

κι εγώ θα είμαι εκεί, εκεί θα βρίσκομαι πάντα, εκεί θα σε περιμένω... ακόμα και ως την άλλη ζωή θα σε περιμένω, αγγίζοντας σε ...

... à celui qui a cessé de ramer


Je ne sais pas depuis combien temps notre barque dérivait sur l’océan lorsque je m’en suis rendu compte. La côte avait soudainement disparu. Il y a quelque chose qui s’est passé et je ne l’ai pas vu venir. Je ne me suis pas trop posé de questions. Il fallait réagir. Il fallait maintenant ramer pour que notre barque revienne à bon port. Et pour y arriver, on devait ramer ensemble. Une évidence.
Mais voilà, notre barque, je l’ai vue lentement prendre le fond. J’ai vidé l’eau qui entrait dedans à coups de cuillère à soupe pendant des mois en te suppliant de m’aider. J’ai ramé comme une damnée pour rejoindre la côte. Je t’ai encouragé à ramer avec moi pour y arriver, parce qu’à deux, c’était bien certain qu’on allait y arriver. Puis, alors que je me questionnais sur les raisons qui faisaient qu’on n’avançait pas aussi vite qu’on aurait dû, je me suis rendu compte que j’étais la seule à vouloir rejoindre la rive. Mais me tournant vers toi, j’ai vu que tu pleurais dans le fond de la barque. J’ai donc pris mon courage à deux mains et j’ai ramé toute seule encore et encore en me disant que c’était pas grave, que j’allais le faire pour nous deux. Parce que j’étais forte.
Mais est venu le jour, ce jour, où j’ai constaté que ça ne marchait plus. Que tu étais rendu trop lourd à porter pour moi, que mes forces m’abandonnaient lentement et que je m’épuisais à vouloir tout faire seule. Puisque tu n’as pas voulu te relever, que tu n’as pas voulu travailler avec moi, je me suis alors retrouvée face à un dilemme. Dévastée, j’ai dû faire un choix.
J’aurais pu rester là pis pleurer ma vie, moi aussi. Mais je ne suis pas du genre à abandonner. Ce n’est pas une option que je connais. Je suis une battante. Et j’ai une petite responsabilité sur mes épaules : notre fils. Une toute petite responsabilité de deux ans à qui je dois montrer le bon chemin dans cet océan-là. J’ai donc fait le choix de lâcher prise pour ne pas sombrer. J’ai pris mes rames et mes responsabilités et j’ai changé de barque pour faire face au vide toute seule. Pour m’en sortir pour moi et pour lui.
Oui, je me suis choisie. Oui, je me suis sauvée. Oui, je t’ai abandonné dans ta barque.
C’est là où j’en suis aujourd’hui. La côte, je la vois qui approche. Je peux presque la toucher des doigts tellement elle est proche. Je rame toute seule, sans toi, mais je rame. Oh! Parfois, j’ai mal, je me décourage, je perds le souffle, je trouve ça long et dur, mais la rame, la maudite rame, je ne la lâcherai jamais, comprends-tu?
Je vais la toucher, la côte. Je jure que je vais la toucher. Puis quand je vais enfin accoster et poser le pied sur le sol de cette côte-là, ça va être beau et bon. Comme dans ce rêve que j’ai voulu autrefois pour nous deux et dont tu ne fais plus partie désormais. Comme dans ce rêve qui a changé et que moi, je réaliserai prochainement sans toi. Et sans regrets.
Bonne chance à toi.

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